mercredi 16 décembre 2009
5 ETUDIANTS FRANCAIS A LA GRAMEEN BANK
Ils me font part de leurs impressions et conclusions à leur retour:
-superbe hospitalité et organisation réservées par la Banque à ses nombreux stagiaires
-Les clientes emprunteuses sont heureuses et fières d'avoir pu concrétiser leurs projets grâce à leur groupe et à la Grameen
-Certaines ont des idées de nouvelles initiatives pour l'avenir
-Un bon nombre - mais pas toutes - font état d'une amélioration de leurs conditions de vie
-Le développement de la banque se réalise sur des bases territoriales, par village:Ceci réduit les coûts et les risques. Toutefois, ce n'est pas suffisant pour gommer les effets d'une vive concurrence: le sur-endettement est une vraie menace, et la sinistralité tend à s'alourdir.
-La visite à une filiale en co-entreprise avec une grande société occidentale en agro-alimentaire leur a inspiré de nombreuses questions et son modèle économique ne leur a pas semblé encore probant.
Globalement, leur enthousiasme pour la microfinance est sorti encore renforcé de cette expérience. Deux d'entre eux envisagent d'y effectuer leur début de carrière.Ils apprécient leur partenariat avec notre Chaire en Microfinance et ont des idées supplémentaires sur le rôle de l'Ecole dans ce domaine..
Il est clair que les étudiants - ou du moins certains d'entre eux - sont des vecteurs positifs d'évolution de leurs Ecoles, à Nantes comme ailleurs dans le monde, et que celles-ci apprécient leur implication.
C'est bon signe!
lundi 30 novembre 2009
OBJET SOCIAL ?
mercredi 25 novembre 2009
INTERVIEWS DES BANQUES FRANCAISES
J'y trouve une bonne nouvelle: l'implication des banques françaises dans le financement de la microfinance internationale est grandissante,et devrait le rester malgré - ou à cause de - la crise,
ainsi qu'une une réalité encore modeste: 300 millions de dollars engagés sur un total de financements internationaux évalué à 5 milliards.
La diversité des stratégies et des outils est frappante: Elle me donne à penser - au delà du pragmatisme salutaire ainsi exprimé - que manquent les apports intellectuels propres à la recherche-action?
http://www.afd.fr/jahia/webdav/site/afd/users/admirecherche/public/Notes%26Doc/BAT%20-%20N50_microfinance.pdf
Le lien ci-dessus y donne accès.
PS: C'est une grande fierté de voir cités nos travaux.
jeudi 19 novembre 2009
AFFLUENCE RECORD !
Salon des entrepreneurs à Nantes: Conférence sur le statut de l'autoentrepreneur.
Salle de 800 places archi-comble.
Lorsque Jean-François Gendron,président de la CCI,demande aux personnes qui envisagent de créer leur activité de lever la main, c'est une forêt humaine!
J'ai pris quelques notes:
-Il y a un an: nombre d'entreprises "en stock": Grande Bretagne:4 millions, France: 2,7 millions. Nous sommes en voie de rattraper le retard d'ici 5 à 10 ans grace au statut de l'autoentrepreneur.
-50% des autoentrepreneurs veulent aller plus loin:C'est d'ailleurs l'un des grands thèmes de la conférence:"le statut, c'est le petit bain de la piscine: on y apprend à nager avant de se lancer dans le grand bain" (François Hurel, Président de l'Union des Autoentrepreneurs).
-Florence Mero, Ciel.com: Il y a deux profils d'autoentrepreneurs: la personne qui lance une activité complémentaire, et celle qui crée son emploi. A celles-ci elle dit: "Vous n'allez pas suffisament voir les réseaux d'accompagnement".
Mon sentiment en conclusion: comme l'a dit un des intervenants: Nous assistons à un vrai bouillonnement sociétal en France!
jeudi 22 octobre 2009
SATISFAITS et REMBOURSES ..
M. de ROMANET, directeur général de la CDC, nous a dit (en substance): Devant l'essor considérable de la création d'entreprises en France, il faut désormais s'attacher davantage à leur pérennité et leur développement.
Un dirigeant d'OSEO nous indiquait que, à son avis, la mise en place des PCE (Prêts à la Création d'Entreprise) avait en son temps dynamisé le mouvement de création d'activités et permis de consolider ces jeunes structures.
J'en conclus:
Nous pouvons être satisfaits devant cette explosion des créations d'activité, mais devons parallèlement rester très volontaires pour armer au mieux ces micro-créations en les équipant de financements raisonnés.
Comment "doper" le taux de 25% d'accès au crédit relevé pour les créations de micro-entreprises, notamment par des personnes précarisées, et le rapprocher des 70% constatés chez les entreprises plus importantes?
vendredi 16 octobre 2009
FROM GROUP LENDING TO LENDING BY A GROUP
From Group Lending to Lending by A Group
By Christophe Villa and Nurmukhammad Yusupov
Theoretical literature on microlending has focused on the case of a single monopolistic MFI despite extensive evidence that multiple banking relationships are widespread among small businesses. Indeed, in France and many other countries, microcredit is being offered in syndication by the local governmental agencies, commercial banks and specialized microfinance institutions at the same time.
This paper develops a theoretical model of microcredit with multiple financial institutions to offer an explanation for the complexity of modern microcredit services. The paper argues that syndication of capital by a specialized MFI, such as France Innitiative (http://www.france-initiative.fr) which offers microfinancing bundled with screening and monitoring tasks, and a traditional financial institution offering capital constitutes Pareto improvement for all participants as opposed to the classical case of a single MFI. The key to the superiority of multiple lender setting is the heterogeneity of the types of financial institutions. A specialized MFI has informational advantage in offering microcredit over non-specialized financial institutions. By teaming up with a non-specialized bank the MFI is able to ease its budget constraints. By taking on junior debt, the MFI is able to increase the interest rate earned on microcredit by lending to the same types of borrowers that it would lend to operating on its own. From the bank's standpoint, by teaming up with the MFI it is able to efficiently outsource monitoring tasks.
Although the discussion in the paper is around financing institutions the idea of the paper applies to a wider variety of institutions. In reality participation in microcredit goes beyond simple provision of capital. For example, there are institutions that participate by providing their expertise, e.g. Micromentor (www.micromentor.org) in the US, or loan guarantees and screening, e.g. France Active (http://www.franceactive.org).
In a broader perspective of economics, the paper is related to the literature on multiple lender financing. It can also be viewed from the standpoint of the literature on cross sector partnership.
jeudi 1 octobre 2009
TROIS VOIES A DEFRICHER ?
dimanche 13 septembre 2009
UN PEU ENERVANT, NON? A LITLE ANNOYING, RIGHT?
I find irritating, especially as it’s unfounded, the far too common generalisation that regroups microfinance actions as a kind of exercise in cheap banking, with undertones of a cottage industry, representing the friendly face of the financial mainstream.
First, let’s not forget that this is one of the oldest professions in the world (...)
Seriously, when we observe the practices of MFIs we find true professionalisms: in the depth of customer relationships and knowledge of their environment, in the perception of the strengths and weaknesses of their projects, in the adequacy of funding and in the methods of verification, monitoring and recovery.
As a former banker, I wonder if we should not draw on some specifics of microfinance in order to feed a process of reflection and innovation into the ways we do this job?
MICROFINANCE IS NOT SMALL FINANCE!
Je trouve irritante, et surtout infondée, cette attitude trop répandue qui aborde les métiers de la microfinance comme une sorte d'exercice de la banque au rabais, vaguement artisanal, excroissance sympathique de la finance classique.
D'abord, on oublie qu'il s'agit là de l'un des plus vieux métiers du monde (...).
Plus sérieusement: A bien observer les pratiques des IMFs, on y trouve de vrais professionnalismes: Dans la profondeur de la relation avec le client et de la connaissance de son environnement, la perception des atouts et faiblesses de son projet, l'adéquation du financement, ainsi que dans les méthodes de vérification, de suivi, de recouvrement.
J'ai été banquier: Je me demande si on ne devrait pas s'inspirer de certaines spécificités de la microfinance pour alimenter un travail de réflexion et d'innovation sur nos façons de faire ce métier?
LA MICROFINANCE N'EST PAS DE LA PETITE FINANCE!
samedi 18 juillet 2009
MICROFINANCE BANANA SKINS - ACTE II
dimanche 7 juin 2009
MILAN : Conférence de l'EMN
Toujours une excellente ambiance, épaulée par la présence de nombreux jeunes pleins d'enthousiasme. Une organisation conviviale et sans faille. Et des rencontres individuelles pleines d'intérêt.
D'où vient ce sentiment de "déja vu"?
Le thème central est la croissance de la microfinance en Europe de l'Ouuest, mais l'on continue à beaucoup discuter de "subsidy versus sustainibility" et l'on s'interroge relattivement peu sur les raisons de la trop faible activité actuelle, sur les attentes spécifiques des clients potentiels, sur les chemins menant au contact avec la "base de la pyramide", etc.
Conclusion:
mardi 2 juin 2009
DES CHIFFRES SVP !
C'est bien simple:Elle s'élève à près de 120 000 prêts par an à des personnes précarisées créant leur entreprise.
A comparer à une offre actuelle un peu supérieure à 30 000.
Le constat est probablement du même ordre dans l'ensemble de l'Europe de l'Ouest.
Voila, j'espère avoir répondu pour partie. Il y aurait beaucoup à dire, sur les causes, sur les solutions possibles, etc. L'étude sera prochainement intégrée au Site http://www.microfinance.audencia.com/.
vendredi 29 mai 2009
FORTE DEMANDE POTENTIELLE EN FRANCE
J'ai souvent évoqué cette question dans le Blog. Aujourd'hui, l'équipe de notre Programme de Recherche-Action en Microfinancements a développé une méthode d'estimation, qui confirme largement l'intuition initiale (partagée par de nombreux acteurs):
A considérer les prêts professionnels inférieurs à 25 Keuros en création d'activité par des personnes précarisées, les réalisations actuelles mériteraient en théorie d'être multipliées par 4!
Bien sûr, toutes les hypothèses sont discutables, mais ce travail nous incite à approfondir les questions sur le "pourquoi" et le "comment": comment faire progresser plus rapidement les chiffres?
Pour ma part, je ne vois pas d'obstacle insurmontable dans le "pourquoi", et je crois que la solution au "comment" passera par une implication accrue des banques, conscientes de leurs responsabilités et coopérant avec les organismes spécialisés comme l'Adie.
La crise actuelle peut-elle provoquer une réaction positive?
jeudi 23 avril 2009
Visites d'IMFs au Royaume Uni
Nous avons ainsi fait la connaissance de Fair Finance qui travaille dans les quartiers défavorisés de Londres puis de First Step, une intsitution de microcrédit nationale en Irlande.
Fair Finance travaille à une échelle locale dans un quartier populaire. L’institution propose des microcrédits personnels (personal loans) et des microcrédits professionnels (business loans) qui représentent un tiers de la valeur du portefeuille total. L’association propose également un accompagnement pour sortir de situation de surendettement. En effet, l’accès au crédit bancaire est un véritable parcours du combattant et c’est ainsi que les échoppes et les prêteurs de porte à porte offrent des crédits à des taux annuels de 100% et même de 1 300% ! par des usuriers permettant les remboursements journaliers.
Que ce soit à Dublin ou à Londres nous avons été frappés par la différence d’approche du microcrédit par rapport au contexte français. La définition du microcrédit professionnel est clairement la suivante : « non bankable ». Les institutions de microcrédit permettent l’accès au crédit aux personnes qui ne peuvent pas avoir de crédit auprès des banques. Les personnes en situation précaire ne constituent pas une cible privilégiée, bien que ce soient souvent elles qui de facto se tournent vers le microcrédit.
First Step ne demande aucune garantie de façon obligatoire et stricte bien qu’elle attende des futurs clients une preuve de leur engagement et de leur motivation grâce à un « apport » personnel (qu’il s’agisse d’une aide sociale, de la souscription à une assurance, d’un bien d’équipement comme une camionnette…). Fair Finance n’exige aucune garantie pour octroyer un prêt, seuls le business plan et la personnalité de l’individu sont pris en compte.
C’est que l’on fait confiance à une personne parce que l’on croit en la réussite de son projet…
Florence Bacin ,
jeudi 26 mars 2009
VISITES A DES IMFs EN AFRIQUE
Notre Programme de Recherche-Action en Microfinancements a engagé une enquête sur les bonnes pratiques en maîtrise des risques (facteur prédominant de viabilité financière d'une IMF).
Je rentre de 3 visites en Afrique sub-sahélienne: Un grand merci aux Institutions qui ont bien voulu nous recevoir. J'espère que le rendu des travaux saura les intéresser.
Avant cela, j'ai noté quelques remarques générales:
1: l'intensification, un peu partout, des relations avec les femmes commerçantes. Leurs besoins sont modestes mais leur nombre important. Par ailleurs,je retrouve une des dames tisseuses dont j'avais suivi la création d'une société de caution mutuelle: Elles ont pu adopter des métiers à tisser de bonne largeur, progresser dans la qualité des teintures et des motifs: Les ventes sont bonnes, elles remboursent sans le moindre incident: à ses yeux, le microcrédit a joué le rôle de facteur déclenchant le progrès.
2: a contrario: "Institution de Microfinance" ne rime pas totalement avec "activités de microfinancement":
Les IMFs s'appuient sur des ciblages de clientèles (fonctionnaires, salariés, PME,..) , et des montants unitaires, qui débordent du microcrédit à de tous petits entrepreneurs pauvres. On me dit par exemple: "L'urbain paye pour le rural", ce que je comprends aisément.
Mais cela rend plus prudent quand aux chiffres mondiaux de la microfinance.
3: la dépendance à l'égard des banques commerciales: les IMFs ont besoin des banques - de plus en plus concurrentes - pour leurs refinancements bien sûr, mais aussi leurs placements, et les services à la clientèle tels la compensation des chèques. Un groupe d'importantes IMFs construit une Confédération qui pourrait bien marquer une étape dans l'évolution du secteur.
Pardon d'être aussi long, mais ces visites sont une vraie chance de s'enrichir mutuellement!