jeudi 16 décembre 2010

NAISSANCE - BIRTH



Stimuler en France la recherche-action en microfinance  et promouvoir la microfinance elle-même, favoriser les coopérations scientifiques et pédagogiques, les partages entre chercheurs et praticiens, faciliter le développement de programmes coordonnés et les innovations en découlant : Voici des besoins sur  lesquels je suppose chacun s’accordera.

Pour y répondre a été créée ce 16 décembre l’AFMF (Association Française de MicroFinance) : Capitalisant sur les acquis de leur Chaire en Microfinance, ses fondateurs : Fédération Nationale des Banques Populaires et Ecole Audencia-Nantes ont voulu offrir un système ouvert, qui exprime leur engagement et leur volonté de coopération.

Je suis convaincu que la microfinance, les micro-entrepreneurs, notre tissu sociétal, ont tout à gagner à une amplification des efforts de recherche, de réflexion, de proximité et d’anticipation.

Pour de plus amples informations :
www.microfinance.audencia.com



The need to stimulate microfinance research in France, to promote microfinance itself, to encourage scientific and educational cooperation as well as the sharing of information between researchers and practitioners, to facilitate the development of coordinated programmes and the innovations that result from them – these are some of the needs that I imagine are almost universally accepted.

To address these needs, the AFMF (French Association of MicroFinance) was created on December 16. Capitalising on the strengths of their Chair in Microfinance, its founders, Federation Nationale des Banques Populaires and Audencia Nantes School of Management, wish to offer an open system which express their commitment and willingness to cooperate.

I am convinced that microfinance, micro-entrepreneurs and our societal fabric, have everything to gain from a strengthening of efforts in research, reflection, proximity and anticipation.

For more information:
moulinjf@free.fr

samedi 27 novembre 2010

ASSAINISSEMENT ? A CLEAN OUT?

La tempête fait  rage après les découvertes catastrophiques en Inde ; certains y voient l’effondrement de la microfinance, du moins dans ce pays et quelques autres.

Je m'efforce d’en avoir une lecture réaliste : Il est naturel que les excès soient un jour corrigés ; c’est l’opportunité pour revigorer des visions plus saines, propices aux efforts assis sur le bon sens et la juste mesure des choses. Si les canards boiteux disparaissent, le marché s’assainit au profit des bons compétiteurs.


La microfinance est faite de passion et de raison : Cette compatibilité lui est consubstantielle et de nombreuses réussites en confirment le bien-fondé.


Restent deux interrogations lancinantes :

-Qui va payer ? le drame est que ce seront d’abord les clients, dont la situation peut les conduire, et en a conduit certains, au désespoir.

-Que faire pour éviter que cela se renouvelle ? Si beaucoup citent à juste titre les régulateurs, je crois qu’une saine prise de conscience chez les finançeurs d’ IMFs sera la clé. Elle a de bonnes chances d’intervenir car il y va de leur propre intérêt. Mais le changement viendra aussi de la pression d’une opinion publique éclairée et responsable, celle des ­ épargnants clients des Fonds de financement, par exemple.

Suis-je trop optimiste ?


The storm is still blowing after the devastating discoveries in India. Some predict the collapse of microfinance, at least in this country and perhaps elsewhere.

I try to preserve an analysis based on reason. It is natural that excesses are corrected one day. It is an opportunity to reinvigorate healthier visions conducive to efforts based on common sense and a correct balance. If lame ducks disappear the market will improve for the benefit of good-quality competitors.

Microfinance is born of both passion and reason. This inseparable compatibility is confirmed by the many successes that underline its merits.

Two nagging questions remain:

-              Who will pay? The tragedy is that it will be in  first instance the customers whose situation could lead, and has already led some, to despair.

-              What can be done to prevent it happening again? While many rightly cite the regulators, I think a healthy awareness among those funding MFIs will be key. This has a good chance of working because it is in their own interests. But change will also come from the pressure exerted by a well-informed and responsible public opinion such as the one of people who save as  clients of Financing Funds.

Am I too optimistic?






mercredi 17 novembre 2010

LA MICROFINANCE EXISTE-T-ELLE ? DOE’S MICROFINANCE EXISTS ?

Question saugrenue ?


Ce n’est pas parce que l’on est tout petit que l’on est très différent : Un crédit de  montant modeste reste un crédit, le surendettement ne choisit pas. La microfinance, c’est de la Finance.

Certes, on remarque des spécificités notables du microcrédit : l’ adaptation à une économie post-industrielle de plus en plus fondée sur des micro-entreprises souvent issues de milieux défavorisés pour le bon côté des choses, et les lourds coûts unitaires de gestion d’un autre  côté.
Voilà qui ne suffit pas à séparer officiellement la microfinance de la finance, on en conviendra.

Si la microfinance existe en tant que telle, c’est pour d’autres critères bien sûr, tenant essentiellement à son rôle sociétal inclusif.

A négliger cet élément de sa définition, on banaliserait la microfinance au sein de la Finance, alors que sa vocation est peut-être de re(?)donner à celle-ci ses lettres de noblesse et de se positionner comme son fer de lance en termes d’ utilité.

OUI, la microfinance peut et doit mener sa propre existence au sein de la Finance, à la double  condition de s’approprier les fondamentaux d’une bonne gestion et de rester fidèle à sa vocation.
C’est peut-être ce qu’ont oublié SKS en Inde ou Zakoura au Maroc ?





A strange question ?

Being very small does not make anyone so different: Microcredit is credit. Microfinance stands inside Finance.

Yet, some microcredit features look obvious: post-industrial economy adaptation on a hand, and heavy management costs on the other.
But they are not as sufficient as  to clearly distinguish microfinance from Finance.

Of course, microfinance reality lies upon others criteria, main of them is her including role

 If we neglect this element of its definition, it would trivialize microfinance within finance, while its purpose might be to re (?) present its credentials and to position itself as a spearhead in terms of utility.

YES, microfinance has a separate existence within finance, providing it applies good finance management rules and remains faithful to itself.
May be that’s what forgot Indian SKS or maroccan Zakoura?




jeudi 28 octobre 2010

AN EXCEPTIONAL CONFERENCE - UNE CONFERENCE EXCEPTIONNELLE

October, 21-23, 2010 : I attended the Microfinance Impact and Innovation Conference in New-York :

Exceptional atmosphere, with 300 rersearchers, practicioners and students. Not less than 18 researchers/practicioners fulfilled communications.Lot of rewarding exchanges, a smiling running in a casual environment. Plenty of random methodology evaluated innovations.

Exceptional speakers bios and organisations:
 FAI: Financial Access Initiative, a consortium of researchers at New-York University, Yale, Harvard: A. V. Banerjee, E. Duflo, D. Karlan, J. Morduch, for instance,
 IPA: Innovations for Poverty Action, a research devoted NGO rigourasly evaluating and scaling microfinance innovations all around the world,
 J-PAL, famous MIT’s Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab,
CGAP, Women’s World Banking, ILO speakers,
etc.

Things are moving in microfinance research!
May be it is time for some more exchanges about randomising methodology itself?


Je reviens de la « Microfinance Impact and Innovation Conference » à New-York.

Ambiance exceptionnelle : 300 chercheurs, praticiens et étudiants.
Pas moins de 18 communications en binomes praticien/chercheur.
Un rythme soutenu, avec le sourire.
Une floraison d’innovations évaluées par la méthode des comparaisons aléatoires ( random).

Des intervenants et des organisations exceptionnels :
-FAI (Financial Access Initiative) : un consortium de chercheurs originaires de New-York University, Yale, Harvard : Pour ne citer qu’eux : A.V. Banerjee, E. Duflo, D. Karlan, J. Morduch,.
-IPA (Innovations for Poverty Action) : Une NGO dédiée à l’évaluation rigoureuse par la méthode du randomising et à la démultiplication d’innovations en microfinance dans le monde,
-J-PAL, le fameux Abdul Latif Jameel Poverty Action Laboratoire du MIT,
-Des intervenants du CGAP, de Women’s World Banking, du Bureau International du Travail,
etc.

Les choses bougent dans la recherche en microfinance et ses applications pratiques !
Peut-être le temps est-il venu pour développer des échanges autour de la méthode de randomisation elle-même ?

jeudi 7 octobre 2010

COMITE DE BÂLE ET MICROFINANCE - THE BASEL COMMITTEE AND MICROFINANCE


Et oui, le Comité de Bâle s’intéresse aussi à la microfinance !
Et il publie ce mois d’août une version adaptée à la microfinance de ses Pincipes Directeurs pour une Supervision Efficace.

J’y découvre avec intérêt une approche raisonnable : Pondérer les efforts de supervision au regard des enjeux financiers modestes et des spécificités de la microfinance, former les régulateurs et superviseurs, définir le microcrédit.

J’y vois aussi  apparaître un concept intéressant d’activité : Quelle que soit la nature de l’Institution contrôlée – Banque ou IMF – c’est la partie d’activité consacrée à la microfinance qui est en cause, ce qui peut faciliter dans les banques l’adoption de règles relativement dérogatoires au regard de leurs obligations règlementaires habituelles.

Toutefois, les coûts de mise en conformité et de maintenance  vont  malheureusement alourdir les conditions d’exploitation des plus petites IMFs, notamment celles autorisées à collecter de l’épargne, qui risquent de devoir les répercuter à leurs clients pauvres alors même qu’elles sont les plus aptes à développer leur inclusion financière.

Sans doute devrait-on réfléchir ici au rôle que peuvent jouer des Fédérations d’Institutions, tant envers leurs adhérents que en direction des Régulateurs ?



Yes, the Basel Committee (BCBS) shows an interst in microfinance !
They published in August a microfinance suited version of their Principles for an Efficient Supervision.

I find there a reasonable approach, balancing these efforts with the light financial stakes and specificities of microfinance, principally.

And a new concept of activity supervision which will apply whatever the status of the Institution is: bank or FMI. Thus, banks could apply specific rules, different from their usual regulations.

Anyway, this will unfortunately generate new costs, especially for savings collect autorised small MFIs, which are good financial inclusion agents.

May be one would think about MFIs Federations role?   


Post inspiré par l'article soumis à la Revue Banque par C. VILLA et L. SAILLARD, membres de la Chaire Banque Populaire en Microfinance à AUDENCIA-Nantes: www.microfinance.audencia.com.

jeudi 23 septembre 2010

A NAGGING QUESTION - UNE QUESTION LANCINANTE




What about activities setting up on a part,  and microcredit on the other ?

Of course, microfinance aim is to provide the financial product so as to enable a small business setting up: Microcredit is a sine qua non requirement in many cases.

But we can have other questions:
Why are there so many new businesses built up whithout any credit, all over the world?
Would young enterprises get some more healthy future if credit provided?
Does anyone can prove poor people created activities do not need as much credit as others?

I just believe we have to work hard yet before microcredit policies phrasing.
May be any one would give his or her ideas?





QUELS SONT LES LIENS ENTRE  CREDIT ET  CREATION D’ACTIVITE ?

Bien sûr, le premier lien est celui de la condition sine qua non : C’est le fondement même de la microfinance que de rendre possibles des réalisations qui, sans crédit au départ, ne pourraient pas voir le jour.
Je situe dans le même ordre d’idées l’influence déterminante du microcrédit lorsqu’il permet à une personne d’échapper à la domination excessive de tiers : usuriers, fournisseurs, etc.

Mais on peut réfléchir à d’autres questions :
Pourquoi le taux d’accès au crédit dans les créations d’entreprises est-il aussi divers selon les régions en France ( de 25 à 54% des nombres de créations selon l’INSEE) ?
Y a-t-il un lien entre l’apport du crédit et la pérennité de l’entreprise ? entre le taux d’accès et le nombre de créations ?
Peut-on soutenir que certaines activités, fréquentes chez les créateurs pauvres ou précarisés, ont moins besoin de crédit que d’autres ?

En fait, on n’y voit pas si clair que cela, et il manque des fondements à la construction d’une politique du microcrédit professionnel.

Mais peut-être quelqu’un saurait-il éclairer le débat ?

lundi 23 août 2010

La parabole des compagnons - Les batailles de la microfinance (3)

Le premier compagnon rapporta sa moisson de renseignements: ZENO* vit mieux le chemin à suivre pour progresser dans le champ tenu par l'alliance FAITIS*.
Le deuxième le complimenta et l'assura de son soutien et de son amitié.
Le troisième lui tint leçon sur les grands préceptes du marketing moderne.
Le journée ainsi avancée, ZENO quitta ses accompagnateurs en les remerciant et alla voir ses clients potentiels.

*: Cf le post précédent:" Les batailles de la Microfinance (2)" .

jeudi 5 août 2010

LES BATAILLES DE LA MICROFINANCE (2)




On peut assimiler un créateur pauvre au combattant pour sa survie ou pour un gain décisif à ses yeux.

Appelons  ZENO la personne pauvre, ou plutôt la population pauvre, qui cherche à « s’en sortir » par création d’une activité économique.
Elle  doit déclarer une sorte de guerre à tous les obstacles qui se dressent sur sa route, que l’on nommera globalement l’ alliance FAITIS.

Aborder  la question sous un angle guerrier conduit à s’interroger sur les stratégies des adversaires :
ZENO veut gagner du terrain, alors que FAITIS cherche le statu quo.
ZENO a besoin d’un maximum de renseignements, de bien comprendre la position de FAITIS, ainsi que ses propres atouts et points de faiblesse à cet égard.
Compte tenu du rapport des forces, qui joue en sa défaveur, mais aussi de son rôle d’attaquant, la meilleure stratégie pour ZENO sera de faire la guerre sans la déclarer, de retourner certains membres de l’alliance, de se chercher des alliés, de se montrer très mobile et progresser par étapes, en sorte que FAITIS retirera  ses troupes.

La microfinance doit être analysée comme un élément clé de sa logistique.

Vue de l’esprit ? analogie douteuse ? vaine rhétorique ?
La simplification d’un post est vite abusive, mais à mon sens apparaît ici  une piste de réflexion que ne renieraient pas les sciences économiques.  

samedi 24 juillet 2010

LES BATAILLES DE LA MICROFINANCE (I)


Dans les combats que mène la Microfinance règne parfois une certaine confusion entre fin et moyens. 

Ne nous y trompons pas : C’est la création de microactivités par des personnes pauvres ou précarisées qui engendre les effets économiques et sociétaux recherchés.

La Microfinance est un moyen et n’est qu’un moyen. Ainsi, lutter pour sa soutenabilité financière est parfaitement légitime pour une IMF mais reste second au regard de sa stratégie.

Celle ci vise fondalement à donner la capacité de créer à des populations qui sans elle en seraient privées, et à procurer à ces créations  les assises financières porteuses de pérennité.

 D’où une bataille sur deux fronts :
-Vaincre un obstacle déterminant à la création d’entreprise, qui est la difficulté d'accès au crédit. La "démocratisation" du crédit contribuera à l’accroissement du nombre de créations.
-Pénétrer le champ des entreprises en cours de création,  leur "vendre" la microfinance, pour apporter par un crédit raisonnable à une proportion d’entre elles bien supérieure à ce qui est constaté (25% en France), l’aisance  d’investissement et de trésorerie qui fera leur succès.

Le bulletin de victoire devrait donc, en France et en Europe, comporter deux volets liés :
-Combien de créations supplémentaires ?
-Quelle proportion de créations  assises sur un microfinancement ?
et dans le temps un troisième aspect : quelle pérennité pour ces entreprises ?

Je me demande si ce ne sont pas là les critères premiers de l’impact de la microfinance?
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jeudi 1 juillet 2010

EMN à LONDRES (2): ET LES BANQUES? WHAT ABOUT BANKS?


Deuxième thème prégnant dans les débats de la Conférence annuelle du REM, après et avec la Finance Inclusive dont j’ai déjà parlé.

Il y a sans doute un certain consensus dans l’analyse :  "only with the banks involvement can the  development of the sector be further accelerated" (Cindy Fökerer,Entreprise and Industry Directorate General, EU Commission, No 7 EMN bi-annual magazine).
Je souscris pleinement et me suis exprimé antérieurement – avec force parait-il... – sur le sujet.

Les questionnements se portent alors sur les partenariats banques/IMFs :
-Les IMFs n’ont guère envie de se retrouver dans la position des bonnes sœurs dévouées et pionnières, progressivement sorties du monde hospitalier par la professionnalisation de celui-ci !
-Les banques ne manifestent pas un appétit évident pour une implication directe sur cet étrange marché.
-Et pourtant, beaucoup parmi les acteurs considèrent que dépasser le simple refinancement des IMFs par les banques, grâce à ces partenariats, est la voie du succès.
-Par ailleurs,certains se demandent qui supportera les coûts correspondant à l’externalisation de  tâches  plutôt bancaires vers les IMFs ou les associations, ou comment se répartiront les risques.

A mon avis, c’est le développement supplémentaire attendu de ces coopérations qui représente l’intérêt commun des parties et doit permettre de régler des clivages vite stériles. C’est également l’intérêt général, porté par les Pouvoirs Publics, que de jouer cette carte.

Chiche!



samedi 26 juin 2010

CONFERENCE ANNUELLE DU REM

Je sors de la rencontre annuelle du Réseau Européen de la Microfinance à Londres.
Organisation sans faille et sympathique.

Un premier point m'a marqué: On parle désormais couramment de "Finance inclusive": Cela me convient bien, car notre Chaire a décidé d'adopter ce concept.
Une des conséquences, c'est que l'épargne inclusive vient à l'ordre du jour des préoccupations des IMFs, qui en soulignent l'intérêt économique et social, mais...
beaucoup vont se heurter à un problème sérieux concernant leur capacité propre et règlementaire à collecter des ressources de particuliers.

On nous a expliqué que "poor people can and do save". Cela m'a rappelé une ancienne étude de la Cofremca montrant que la propension à épargner était deux fois plus développée chez les personnes de niveau de vie modeste au regard de leurs revenus.
Au Burkina Faso, une épargne préalable de 10% du prêt est exigée d'un emprunteur et sert de garantie au prêt: appréciation de la propension à tenir un engagement et maitriser son budget, effet ultérieur sur le "moral hazard". On pense aussi aux dispositifs d'épargne-crédit  logement en France.


Donc: Une très bonne approche d'une Finance tournée vers l'inclusion des personnes pauvres, mais qui ne pourra guère prendre son plein essor sans les banques.

jeudi 10 juin 2010

L'AIDE FATALE

Je viens de terminer le livre de Dambisa Moyo, publié chez JC Lattès en français.
Le sous-titre est suffisamment évocateur: "Les ravages d'une aide inutile et de nouvelles solutions pour l'Afrique".
Certes, le chapitre consacré à la Microfinance est relativement cursif, mais bien argumenté; il y est même esquissé une réponse aux principales critiques faites au microcrédit.
A lire!

mercredi 19 mai 2010

LA RECHERCHE-ACTION

Je suis de retour après un long voyage.
Ce fut l'occasion de prendre un peu de recul et de m'interroger sur le rôle de la recherche-action en microfinance:
Deux conclusions convergentes:
-Dans cette période de crise profonde, les enseignants-chercheurs  ont  vocation à éclairer le paysage, aider les décideurs et les jeunes générations à comprendre les phénomènes et positionner leur réflexion sur le long terme.Surtout lorsqu'ils coopèrent avec des praticiens pour proposer des travaux utilisables.
-La microfinance offre des perspectives nouvelles à l'organisation de la société, en ce qu'elle associe entrepreneuriat et pauvreté, développement de la personne et réussite socio-économique.

Il y a de quoi être enthousiaste!
 Qu'en pensez-vous?

vendredi 19 mars 2010

CGAP AND SAVINGS - LE CGAP ET L'EPARGNE

CGAP writes how committed they are about development of "domestic, deposit-driven financial markets".
Of course they are right, for IMFs' sustainibility, and poor people inclusion.
One of the more important Burkina Faso IMFs is doing so.

BUT:You have to look at the regulation rules implemented in the context: If no, you can see an IMF collecting money from poor people just to lend it to the private owner of the institution, as I saw in Cameroun.

And a good balance is not so easy to find: In Romania, most IMFs have to focus their market on small sized enterprises rather than on poor people' ones, because of the regulation constraints.

SO, let's have a very accurate study of this very important question, as we try to do in our Chair.

lundi 15 mars 2010

ESPOIR EN FRANCE ? - HOPE IN FRANCE ?

http://www.lesechos.fr/journal20100315/lec2_finance/020414560639.htm?xtor=EPR-1007-[AlerteTousLesTitres]-20100315

Les Echos de ce jour: Un volet microcrédit ajouté au projet de loi sur le crédit à la consommation:
Certes certains chiffres avancés semblent sujets à caution, et les mesures envisagées encore incertaines.
Mais j'en retiens surtout que l'Etat Français a conscience des enjeux et perspectives d'un nouveau développement du microcrédit dans le cadre de la crise sociale et du rôle que peuvent y jouer les banques aux côtés des associations spécialisées.

Espérons!

mardi 2 mars 2010

POURQUOI LES BANQUES FRANCAISES DEVRAIENT SE METTRE A LA MICROFINANCE - WHY FRENCH BANKS SHOULD BE MORE ENGAGED IN MICROFINANCE

Article que nous venons de faire paraitre dans Les Echos du 24 février:
Trois raisons économiques et stratégiques peuvent venir à l'appui d'une implication accrue des banques dans la microfinance en France: Les perspectives commerciales, au moins défensives, d'une offre de services aux personnes précarisées, l'anticipation d'une éventuelle règlementation contraignante,le renouveau dans le métier apporté par ces relations avec le "bottom of the pyramid".
Un signal positif vient d'être donné par l'accord signé entre la Fédération des Banques Françaises et le Réseau France-Active.


http://www.lesechos.fr/info/analyses/020381852227-pourquoi-les-banques-francaises-devraient-se-mettre-a-la-microfinance.htm

An article we published in french paper Les Echos on the 24th of february:
Three economic and strategic reasons for banks commitment in microfinance can be advanced: Opportunity to developp business with disavantaged persons, anticipation of future regulations, reniewing the banking job by adressing the "bottom of the pyramid".
Recent agreement between French Banks Organisation and Microfinance Network "France-Active" give a positive signal.

jeudi 18 février 2010

FONDS PROPRES:DISCUSSION - ARGUING ABOUT EQUITIES


JFM** : que diriez-vous d’un genre d’association avec un groupe de personnes apportant un peu d’argent ?
MT* : je ne connais pas ce système. La banque va me faire un prêt et j’ai mes petites économies : Ca devrait aller. De toutes façons, même avec une simple clé à molette, je me lance ! Je veux travailler et nourrir ma famille.  Mais j’aimerais bien quelqu’un pour m’aider sur toute la paperasse.
Et puis, je veux rembourser, pas un système de subvention.

Plus tard :
MT : C’est un peu bizarre cette idée, et je ne devrais pas en avoir besoin.
JFM : OK, vous n’êtes pas intéressé. Il sera toujours temps d’en reparler si vous voulez faire un investissement  un jour.
MT :Eh bien, je comprends  qu’il y ait partage des bénéfices. Mais si il y a des pertes, c’est à moi de les supporter. C’est vrai aussi qu’une bonne trésorerie, ça aide, pour approvisionner un chantier par exemple. Mais comment ça marche ce système ? il faut bien discuter ?: quel est l’ intérêt pour les intervenants,  la durée, etc. Ce que j’aimerais le plus, ce serait que ces gens parlent de moi autour d’eux pour que je trouve des marchés.
JFM : Je pense qu’il y a des formules simples pour tout cadrer (prêts participatifs, par ex. ). L’état d’esprit des intervenants, c’est de  consolider une création,  dans la vérité économique par l’association aux résultats. Trop de petites entreprises disparaissent par manque d’un matelas de sécurité. Il faudra bien sûr qu’ils récupèrent leur argent un jour.
MT : Bon, ç’est vrai que ça peut quand même être intéressant, il faut voir.

Conclusion provisoire : JFM va mettre MT. en contact avec l’un des intervenants potentiels pour approfondir  le sujet.
 A suivre…

* :MT est ouvrier plombier chauffagiste, d’origine maghrébine, en France depuis 5 ans.
Il habite avec sa famille ( 3 enfants ) le quartier défavorisé de Malakoff à Nantes.
Il est demandeur d’emploi et a beaucoup travaillé en interim.
Il vient de se mettre à son compte, avec 2K euros d’économies.
** :JFM : C’est votre serviteur…Un petit groupe d’amis se dit prêt à étudier un premier investissement de l’ordre de 2/3 K euros.

mercredi 27 janvier 2010

MICROCREDIT, MIRACLE OU DESASTRE?



Je relis l’article de Esther Duflo dans Le Monde du 12 janvier : J’admire son engagement et sa rigueur scientifique dans les études d’impact de la microfinance, mais il me semble que l'on peut aborder la question un peu différemment:

Je distingue deux angles d'examen: L’utilité des créations d’activité d’une part, et la pertinence de leur financement d’autre part. La finance est un moyen, pas une fin (n'est-ce pas messieurs les traders?). C'est la micro-entreprise qui  concourt à la lutte contre les pauvretés. Certes, elle ne peut y suffire, mais il suffit de regarder autour de soi pour s'en convaincre! Or, elle a besoin de financements pour naitre et prospérer.

La question sur le microcrédit devient alors de savoir si, et comment, il concourt efficacement ou non à la création et au développement de micro-activités ; ses impacts sur la réussite des personnes sont  indirects, et dépendants de nombreux autres facteurs.

Ces considérations ne remettent nullement en cause la nécessité d'évaluations d'impact bien conduites comme le fait Esther Duflo, mais amènent à se poser d'aures bonnes questions sur le microcrédit:
L’accès au crédit est-il une condition sine qua non à la création d’activité ?
Y a-t-il suffisamment – ou trop – de fonds disponibles, une offre adaptée ?
L’affectation des fonds est-elle optimisée (screening) ?
etc.

En résumé: Plutôt croire à la micro-entreprise, et étudier la microfinance.


MICROCREDIT: MIRACLE OR DISASTER?
I just read the Ms Esther Duflo’s article posted in “ Le Monde” January 12. I admire her commitment and scientific rigor in impact studies of microfinance but I suggest we should approach the question a bit differently.
 There are two angles: the value of activity creations on one hand, and the adequacy of their funding on the other. Finance is a mean, not end (don’t you gentlemen traders?). Micro-entreprise development is what can contribute to the fight against poverty. It won’t be sufficient of course, but just have a look around and you will be convinced! The point is that she needs finance to be born and prosperous.
So, the question about microcredit becomes whether and how it contributes to micro-activities creation and development; its impacts on the success of people are indirect and dependent on many factors.
These considerations don’t question the need for impact assessments as conducted by Esther Duflo but lead to ask other questions about microcredit:
-         Is access to microcredit a sine qua non prerequisite for business creations?
-         Are there enough – or too much – available funds,  suitable offers?
-         Is the allocation of funds well optimized (screening?)
       etc…
In summary: rather believe in entrepreneurship, and examine the microfinance role.